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Les victimes oubliées de la garde des sceaux

05/11/2013 13:22 par Admin Admin

Christiane Taubira, Garde des sceaux, ministre de la Justice, ouvre lundi 4 novembre une journée consacrée aux victimes : « : La victime dans le processus judiciaire : quelle place, quels enjeux ? », avec des ateliers portant notamment sur « la place de la victime de la phase d’enquête au procès pénal ».

Alors que plus de 17 ans après le dépôt des premières plaintes, le procès pénal de l’affaire de l’amiante n’est toujours pas en vue, que les victimes n’ont dû compter que sur elles-mêmes pour enclencher l’action pénale, qu’elles ont souvent eu le parquet contre elles, les organisations de victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles que sont la Fnath et l’Andeva auraient eu beaucoup de choses à raconter et à attendre de cette initiative de la Chancellerie. Raté. Ces deux associations n’ont même pas été invitées !

Cette omission, qui s'inscrit dans la continuité de l'attitude des gouvernements successifs, est lourde de sens. Pour nos gouvernants, il y a victimes et victimes. Selon les responsabilités et les responsables en cause, elles ne sont pas toutes considérées de la même manière.

Pour nos gouvernements, quand ce sont des dirigeants (politiques, administratifs, industriels, etc.) qui, par leur action ou leur inaction dans le cadre de leurs fonctions, sont les responsables du dommage, les poursuites judiciaires n’ont tout simplement pas lieu d’être. On ne va pas inquiéter des hauts-fonctionnaires, des sommités médicales ou des capitaines d’industrie !

Et c’est ainsi que dans la catastrophe sanitaire de l’amiante, avec 3000 morts chaque année, avec des connaissances scientifiques sur la dangerosité du matériau incontestables depuis le milieu des années 50, avec une véritable organisation criminelle mise en place en toute connaissance de cause pour tromper l’opinion publique et retarder toute mesure de prévention efficace, avec la complicité de l’administration et des autorités sanitaires… il n’y a toujours ni responsables, ni coupables. Et apparemment, ce gouvernement ne veut pas que cela change.

Les victimes oubliées de la garde des sceaux souhaitent que cesse ce scandale, qui fait que les responsables de catastrophes sanitaires ne sont jamais condamnés, ni même jugés.

Les victimes de catastrophes sanitaires, les victimes d'accidents du travail et de maladies professionnelles ont leur place dans le processus judiciaire. Elles demandent à la garde des sceaux de reconnaître officiellement cette exigence et de prendre les mesures administratives et législatives indispensables pour qu'elle devienne une réalité.


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